« Sur les routes du Nord, de Natingou et de la frontière du Niger. Les femmes peuls sont réputées pour leur science des plantes. Elles en font commerce au bord des pistes. Elles déposent élégamment à vos pieds leurs fardeaux de racines médicinales perchés précédemment sur leurs têtes. À l’instant où elles reprennent leur chemin, si l’on parvient à s’emparer d’une pincée du sable que le panier aura foulé, votre bonheur sera assuré par la vie. Mais personne n’y parvient jamais. D’un rapide mouvement du pied, elles dispersent au vent cette poudre de paradis et le sortilège s’évanouit. Si elles s’y laissaient prendre, elles-mêmes seraient punies de malheur à jamais…»
Extrait de Carnets de voyage, Éditions Gallimard 1998.